Nos incroyables vacances : Avant-première Pachamama à Graines d’images

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Je rediffuse ce billet à l’occasion de la sortie officiel de Pachamama !!!!

La vie appartient aux audacieux. J’ai eu la grande audace d’acheter trois places pour Pachamama, en avant-première au cinéma Les Cinéastes place des Comtes du Maine, lors du festival Graines d’images, en partenariat avec le festival Changé d’air consacré cette année à l’Argentine. Tu dois te demander « Ouah je vois pas quelle audace il y a là là-dedans ». Alors je te rappelle l’âge de la petite Tempête : 3 ans et demi. Et son caractère : sulfureux, hyperactive touche à tout. C’était donc loin d’être gagné ! J’avais peur de devoir sortir de la salle au bout d’un quart d’heure. Mais l’an dernier, elle avait été littéralement happée par tous les films qu’elle avait vu, et elle a une certaine maturité dans ce domaine : elle regarde des dessins +7 ans. Ceux de son âge, elle trouve ça, je cite  » Bébé ». Et puis, à ce que j’avais compris, l’histoire de deux enfants en Argentine voyageant sur dos de condor accompagnés d’un lama, ça ne pouvait que plaire aux deux petites nanas que j’ai à la maison. Pachamama est donc annoncé pour les 5/6 ans, mais si tu as une enfant de 4 ans qui aime les voyages ça ira.

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Ce jour-là, mercredi, le réalisateur du film était là pour présenter le film puis répondre à nos questions. Il a rencontré les filles à l’issue de la projection et il a été très surpris de l’âge de Maya, qui a été littéralement subjuguée par le film. Elle l’a trouvé  » très beau ». mais peut-être voudrais-tu en savoir plus ?

Cela se passe à l’époque des Incas, quand certaines tribus indiennes devaient donner des impôts au Grand Inca et se soumettre. A cette époque, donc, tout le monde n’est pas Inca ( ni Aztèque comme tu as pu le découvrir avec les romans d’Eric Costa). Deux jeunes enfants doivent passer la cérémonie de Pacha Mama et lui donner leur bien le plus précieux. Si la petite fille, Naïra, fait preuve de grande maturité en offrant Lamita, son lama chéri à la Terre Mère, Tepulpaï n’est encore qu’un garnement sans cervelle ni générosité qui ne veut même pas donner une plume de Condor  qu’il a trouvé. L’ordre des choses va vite être bouleversé par le débarquement du messager des impôts du grand Inca :ce dernier ne se contente pas de réduire le village à la famine, il s’empare de leur Huaca : statuette sacrée renfermant le trésor des Anciens. Tepulpaï décide alors de le suivre et de reprendre la statuette. Mais ce voyage coïncide avec le débarquement des Conquistadors à Cusco, la cité Puma, la cité su Soleil et le centre du monde.

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L’intrigue est très facile à comprendre et simple, sans être simpliste, elle permet d’ailleurs d’envisager quelques éclaircissements sur l’histoire de l’Amérique latine mais aussi un élargissement du propos à l’écologie et nos problèmes actuels. peut-être as-tu déjà entendu parler d’ailleurs, très récemment de cette découverte extraordinaire, concernant les puits de Nazca : Un mystère incroyable enfin résolu qui devrait nous inspirer. Juan Antin nous a ainsi expliqué que « Ces civilisations ont été présentées comme sauvages par les Espagnols alors qu’en fait ils étaient très intelligents et savaient plus de choses dans de nombreux domaines, Ils devraient nous servir d’exemples aujourd’hui car ils vivaient en harmonie avec la nature et avaient pour elle beaucoup de gratitude, la terre était vénérée et choyée« .

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Les dessins sont très personnels, avec un graphisme original et extrêmement poétique. la rythme des plans et de l’action, la place importante de la poésie et du rêve, le rôle de l’oiseau m’ont fait énormément pensé à Le roi et l’oiseau de Grimault et Prévert dont je suis une fan inconditionnelle. Quand j’en ai parlé à Juan Antin, il m’a dit  » Oui, c’est vrai mais c’est un film ancien et aujourd’hui on ne fait plus de film animé avec ce rythme lent. je ne savais pas du tout comment les enfants de cet âge allaient accueillir Pachamama »  Il a pu être rassurée car tous les enfants présents lors de cette projection ( salle bondée, il va s’eh dire) ont adoré. Ma grande fille n’a pas arrêté de me dire qu’elle voulait aller en Argentine visiter ce beau pays et la petite est resté concentrée sur l’intrigue du début à la fin, trouvant les dessins  » très beaux ». J’ai adoré également, j’ai trouvé ça très beau, très onirique mais aussi très réaliste avec les Conquistadors. le fait que seul le chef ( Francisco Pizarro sans doute, il lui ressemble beaucoup ) ait un visage et que les autres agissent sans qu’on voit leur visage m’a fait penser qu’ils étaient juste les sbires, les mains qui œuvraient sans même réfléchir. Le parcours initiatique de Tepulpaï mais aussi de Naïra est très intéressant : le petit garçon qui jusqu’alors méprisait sa culture en devient un fervent défenseur. Naïra se rend alors compte de la valeur de celui qui est différent d’elle. Le rôle du Chaman est très intéressant également et nous plonge dans le monde de la magie. Chaque enfant a son animal Totem, un lama pour la petite fille et un tatou rigolo pour Tepulapaï. La culture amérindienne est donc vraiment très développée dans ce dessin animée, on y découvre également la nourriture et les céréales qui y sont cultivées. Vraiment c’est à la fois dépaysant et très instructif dans de nombreux domaines.

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Après de jolies photos prises avec Juan, Maya sa plus jeune fan et Lana ont donc pris congé, laissant le réalisateur en proie à une vague d’enfants qui désiraient tous des autographes !

J’ai récemment vu une interview de Caro et Jeunet qui se désolaient de l’impossibilité aujourd’hui de trouver des financements pour réaliser des films qui ne soient ni des comédies quotidiennes à la française, ni des films d’action à l’américaine. Messieurs les industriels du film, sachez que c’est vous, et uniquement vous qui imposez au public ces productions monochromes et violentes, ou monochromes et insipides, ses dessins animés noyés sous la musique et le rythme trépidant des actions jusqu’à la nausée et le vertige. Nos enfants ne suivent pas et ne suivent plus rien. Ils finissent par nous dire  » ça me saoule ». Lana regarde actuellement que des vieux Disney et tous les films et comédies musicales des années 80. Son film préféré le plus récent et Mathilda. La petite préfère également les comédies intelligentes, les films poétiques, les Kirikou et autres œuvres d’il y a 20 ans. Si vous avez un doute, parcourez le blog et vous pourrez vérifier que leur intelligence n’est pas à décrier. Mais nous savons bien que ces productions de bruit et de fureur sont aussi là pour tenter de les abrutir, qu’ils en veulent toujours plus et qu’ils ne réfléchissent plus.

 Ouvrez les yeux, et offrez-nous d’autres chefs d’œuvres, car Pachamama en est un.

Pachamama de Juan Antin, sur vos écrans le 12 décembre en sortie nationale.

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